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Le best of de 2018

Faisons dérouler le fil de 2018, pour ne garder que le meilleur…

  • Les foires

J’ai inauguré cette année plusieurs foires auxquelles je n’avais jamais assisté, parmi lesquelles Art Berlin, qui se tenait du 26 au 30 septembre, à Berlin donc.

Ne connaissant pas la ville, j’en ai profité pour y passer quelques jours.

Le lieu qui accueille Art Berlin est déjà en soi exceptionnel puisqu’il s’agit de l’ancien aéroport de Tempelhof. Lieu emblématique de l’Allemagne nazie, celui-ci est fermé depuis 2008.

Il en reste de larges pistes, quelques avions, et des bâtiments bruts intéressants pour abriter une foire d’art contemporain.

La sélection d’Art Berlin est certes très majoritairement allemande, mais elle offrait quelques belles surprises comme :

Gilles Lorin – La vanité du pouvoir – 2018
Alice Channer – Crustacean Satellites – 2018

La Tefaf est toujours un de mes moments préférés de l’année. 2018 n’a pas dérogé à la règle.

Luxe, calme et volupté comme je l’appelle intérieurement, cette foire qui se tient à Maastricht regroupe exclusivement la crème de la crème, la sélection la plus fine des galeries les plus sélectives.

Je pourrais y passer des heures, je n’y ai passé qu’une bonne demi-journée.

Rapide rétrospective de mes coups de cœur :

Parure de Lalique
Odilon Redon – Head of Perseus – 1875
Jean Cocteau – Le chantre – 1958
Adrian Isenbrandt – The face of Christ – 16 è siècle

L’édition 2018 de Paris photo, qui se tient au Grand Palais au mois de Novembre m’a tellement enchantée que j’ai dû y retourner une deuxième fois, la première nocturne n’ayant pas suffi.

La sélection des galeries est bien faite, les exposants et le public internationaux, il y a beaucoup de monde mais si on prend le temps, on peut y faire de belles découvertes.

Anne-Lise Broyer
Robert Currie
Edward Burtynsky -Salt pan 21 – India – 2016
Stephan Gladieu – Hereros – 2017
Andrea Torres Balaguer – The unknown – 2018
  • Les expositions

Clairement un de mes coups de cœur de l’année, la sublime exposition de la Manufacture des Gobelins sur la tapisserie durant le siècle dernier.

Les conditions de visite sont déjà un point d’extase : un dimanche matin, quasiment seule dans le bâtiment. L’exposition n’ayant pas fait l’objet de publicité massive et le lieu n’étant pas un des grands musées parisiens, l’habituelle cohorte de visiteurs n’est pas là.

Le lieu ensuite est très beau, de grandes fenêtres laissent entrer la lumière et des murs très hauts permettent un accrochage des tapisseries les plus grandes.

Cette débauche de couleurs, ces scènes retraçant la petite et la grande histoire de la France, la présence d’artistes reconnus et la découverte d’autres moins réputés, tout m’a enchantée.

Pierre Bracquemond – La loge – 1925
Leonetto Cappiello – Primavera – 1934
Marcel – Gromaire – Paris – 1967
Yaacov Agam – Emanation et Fonds marins – 1977/78
les oursons des gobelins 🙂

La fondation Vuitton a présenté deux grandes expositions mettant en relation Egon Schiele et Jean-Michel Basquiat, mais j’avoue n’avoir quasiment eu d’yeux que pour ce dernier. En nocturne, sans trop de monde, j’ai pu apprécier pleinement la grande sélection d’œuvres présentées.

On y trouve les grandes tendances et inspirations du travail de Basquiat, peintre prolixe s’il en est.

Irony of a negro policeman – 1981
Cassius Clay – 1982
Boy and dog in Johnnypump – 1982
Riding with death – 1988
Horn players – 1983
  • Les ventes aux enchères

La vente aux enchères des meubles des 4 maisons et appartements de Pierre Bergé (et Yves Saint Laurent) a été un beau succès pour Sotheby’s. Je n’ai pas participé en tant qu’acheteur mais la seule exposition/reconstitution des pièces m’avait ravie.

La lecture de Lettres à Yves, reçues pour Noël, court recueil de lettres écrites par Pierre Bergé à Saint Laurent après son décès, m’a fait revivre un peu de leur histoire d’amour.

Il y a toujours quelque chose de touchant à voir dispersés les biens dans lesquels des personnalités ont vécu, et dans ce cas, la durée et la force de leur histoire, et leur(s) goût(s) excellent(s) rendaient cette exposition encore plus émouvante.

Chaque année les Rouillacorganisent une grande vente aux enchères au château d’Artigny, c’était la première fois que je m’y rendais.

Non seulement le château est splendide, de même que la région ; mais la vente est souvent l’occasion de découverte de belles pièces. Cette année, la star était un tableau des frères Le Nain, représentant Jésus enfant en adoration de la croix présenté longuement par les deux commissaires-priseurs, et qui s’est finalement envolé pour la coquette somme de 3,6 millions d’euros.

Pour ma part, et plus modestement, j’y ai fait la découverte de ces deux merveilles de Lucien Lévy Dhurmer, pastels aux couleurs si douces et si harmonieusement fondues.

Lucien Levy-Dhurmer – Les roses d’Ispahan
Lucien Levy-Dhurmer – L’après midi d’un faune

Je ne peux pas ne pas mentionner le scandale Banksy, qui a agité le monde de l’art lors d’une vente aux enchères de la maison Sotheby’s à Londres. Je n’y ai pas assisté mais les vidéos de la destruction de l’œuvre juste après sa vente ont tourné en boucle et je dois dire, m’ont bien amusée.

  • Les lieux visités

J’ai eu un vrai coup de cœur pour la Croatie, et plus spécialement Dubrovnik où j’ai eu la chance de passer une semaine cette année. Les côtes sont magnifiques, le temps était clément, la vieille ville de Dubrovnik est vraiment splendide, la fan de Game of Thrones qui sommeille en moi a pu retrouver certains paysages de la série, les gens étaient gentils, bref une très douce semaine à laquelle je repense souvent au milieu de la grisaille de Janvier.

Je rêvais de voir et de visiter le musée Guggenheim de Bilbao, à l’architecture si particulière et si évidemment affilié à la fondation Vuitton, sorte de bateau de métal et de verre posé au milieu d’œuvres extérieures tout aussi extraordinaires, comme le Puppy ou les fleurs de Jeff Koons (je suis moins adepte du travail de Louise Bourgeois, étant quasiment phobique des araignées).


La sculpture de brouillard qui recouvre l’étendue d’eau autour du musée, œuvre de Fujiko Nakaya, m’a tout d’abord surprise puis enchantée.

Les collections intérieures sont moins renversantes à mon sens, même si j’ai eu la chance de voir une belle rétrospective de Giacommeti, et je suis restée longtemps à l’intérieur de La matière du temps de Richard Serra, ainsi qu’à la contempler de l’étage supérieur.

  • Les livres lus

Sur la ligne d’arrivée puisque je l’avais demandé pour Noël, il fut tout de même lu en 2018 puisque je me suis ruée dessus et l’ai fini en quelques jours : le dernier opus de Mona Chollet : Sorcières.

Du féminisme, de la sociologie, un style très lisible, des références par dizaines, des pistes de réflexion, de quoi nourrir mon appétit.

J’ai également beaucoup aimé le livre de Harry Bellet : Faussaires illustres, qui retrace le parcours et l’histoire de quelques-uns des plus fameux faussaires de l’histoire de l’art. Même s’il donne le vertige quant aux œuvres encore non identifiées qui pourraient se révéler fausses, Harry Bellet parvient à nous rendre certains faussaires presque attachants.

  • Divers

Chaque année je cherche des façons d’améliorer ma culture en matière d’art de façon plaisante.

2018 fut riche de ce point de vue, avec deux nouveaux médias :

Le pass Culture Secrets qui donne droit à 4 visites par mois, expositions, visites guidées dans des galeries, danse, théâtre, il y a le choix et c’est plutôt bien organisé.

J’ai notamment eu l’opportunité de visiter la superbe exposition de JR à la Maison Européenne de la Photographie par ce biais, et notre guide était aussi passionnant que le travail de JR.

Les visites guidées organisées par l’association Des mots et des arts, et notamment les visites de galeries organisées un samedi par mois. Avec la pléthore de galeries que compte Paris, il reste difficile de se tenir informé de tout ce qui se passe. Ces visites, organisées chaque samedi dans un quartier de Paris différent, permettent d’avoir un œil éclairé sur des artistes émergents.

  • Ce qu’on peut laisser en 2018

Parmi les expériences à ne pas renouveler en 2019, ou les déceptions, St-art, foire d’art contemporain strasbourgeoise ne restera pas dans ma mémoire.

J’avais fait le déplacement exprès, dans la journée. Il y avait certes beaucoup de visiteurs mais la qualité n’était, selon moi, pas au rendez-vous.

Des galeristes à grosse ceinture Gucci, gourmette et cheveux gominés, des œuvres qui me paraissaient de provenance très incertaine, pas de vetting, une sélection hétéroclite sans ligne directrice, des cartels manquants, du chamarré, du bigarré, du mauvais goût, c’est certes subjectif mais je ne reviendrai pas. 

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