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Les favoris du mois d’avril

 

The place to be

Le lieu qui m’a le plus marquée ce mois fut le palau de la musica catalana, visité lors d’un séjour à Barcelone. J’avais eu quelques difficultés, plus jeune, à apprécier l’œuvre de Gaudi, que je trouvais trop originale, que je ne parvenais à rattacher à rien de connu, avant d’en tomber définitivement amoureuse lors de nombreuses visites à Barcelone.

Je n’avais pour autant jamais entendu parler de Lluis Domenech i Montaner, avant de visiter le palais de la musique catalane lors de mon dernier séjour. La visite du lieu commence par la projection d’un film sur sa vie et son intervention dans la construction du siège de l’Orfeo Català, société chorale espagnole fondée au 19 è siècle.

La guide nous promène ensuite dans une salle où peuvent se rendre les spectateurs durant l’entracte, avant d’arriver à la salle elle – même.

Cette scène décorée de figures féminines jouant de la musique, cette lumière incroyable qui baigne toute la salle, ces sculptures, ces mosaïques et bien sûr cette incroyable coupole en verre coloré, je ne voulais plus en partir.

C’est bien simple quand la guide nous a demandé si on souhaitait entendre l’orgue qui surplombe la scène, et qu’elle l’a fait fonctionner pour un court instant, je me suis mise à pleurer, toute seule au milieu des japonais un peu perplexes. L’acoustique est telle, et mêlée à la beauté du lieu et cette lumière, ces couleurs, c’était vraiment un moment incroyable.

Je n’ai du reste pas hésité en sortant à réserver une place pour assister à un concert dans cette salle, quelques jours après. La guide nous avait gentiment indiqué que les places les plus hautes étaient les moins chères mais celles qui bénéficiaient pourtant du meilleur son, je me suis donc fiée à son conseil, et ne fut nullement déçue. Je dois dire que voir et entendre le chœur de l’Orfeo Catala dans ce lieu d’exception, est une des grandes expériences non seulement de ce mois, mais probablement de cette année.

 

An exhibition to see

Dans un registre nettement moins émotif, je suis allée visiter l’exposition des bijoux Art déco de la collection du prince et de la princesse Sadruddin Aga Khan, qui s’est tenue dans les locaux de l’école Van Cleef & Arpels.

Celle-ci tenait dans une salle et se visitait gratuitement, la maison Van Cleef mettant même à disposition un ouvrage retraçant les pièces de la collection pour chaque visiteur. Il s’agissait principalement de poudriers, boites, étuis à cigarettes, merveilles de finesse et de travail des matériaux. Le style est donc Art déco, et l’exposition présentait les différentes influences qui ont bercé ce style : orientales, chinoises et japonaises, ainsi que l’art de l’émail, de la laque, le travail de la nacre, etc.

Le style Art déco étant un des mouvements artistiques pour lesquels j’ai le plus d’affinités, j’ai apprécié chaque pièce exceptionnelle de cette collection.

 

 Something to read

J’avais découvert Mona Cholet par le biais de son opus Beauté fatale, il y a assez longtemps. Lorsque je me suis rendue à l’exposition Women House qui avait lieu à la Monnaie de Paris, sur la relation des femmes et de l’espace domestique, j’en étais repartie avec son livre Chez soi, une odyssée de l’espace domestique.

Je ne l’ai lu que ce mois-ci, ayant eu d’autres ouvrages en cours à terminer. Elle y développe des réflexions sur l’espace domestique, à la fois comme source de quiétude, refuge au monde, mais également les guerres intestines qui s’y jouent, sa dimension politique, familiale, sociale, les différents modes de vie qui existent, les questions plus féministes de l’occupation de cet espace.

Le livre se lit facilement, regorge de citations passionnantes et de renvois à des auteurs que j’ai hâte de découvrir, de Sophie Divry – La condition pavillonnaire, à Ivan Gontcharov – Oblomov pour ne citer que ces deux-là. Elle s’appuie tout autant sur des articles de blogs, des études sociologiques, de la littérature enfantine, ou des grands classiques, et nous promène du monde des elfes de maison d’Harry Potter à la tiny house de Jay Shafer afin de questionner notre rapport à notre chez nous.

 

An artfair to visit

Le mois d’avril fut prolixe en foires et salons : Art Paris Art Fair, Art Brussels, le PAD, Urban Art fair, le Salon des livres rares, etc

Cette dernière fut une belle découverte même si le caractère difficilement exposable et consultable pour le grand public des livres présentés reste un obstacle.

L’urban Art fair, qui s’est tenue pour sa 3ème édition au Carreau du Temple dans le marais baignait dans une ambiance bien différente, beaucoup plus populaire. Le lieu se prête généralement à des foires contemporaines et draine un public de curieux et de badauds, souvent en famille.

Je ne suis pas très (du tout) versée en art de rue, et ne connaissais guère que Space Invader et Miss Tic qui ornent depuis longtemps les rues de Paris.

Dès l’entrée dans la foire, on est assaillis par un shoot de couleurs vives et pop, la plupart des œuvres étant peintes à la bombe. La plupart sont des toiles, mais il y avait également quelques pièces en trois dimensions.

Les galeristes et les artistes paraissent tous jeunes et le dress code est plus que casual.

Le débat sur l’art de rue qui entre dans les galeries et les musées n’est plus d’actualité tant il a déjà été porté sur la place publique, toutefois certaines œuvres nous rappellent sa vocation première comme cette cabine de metro entièrement peinte ou ces éléments de mobilier urbain décorés (boites aux lettres, panneaux de signalisation, etc).

J’avais entendu parler de Zevs, probablement plus parce qu’il avait fait l’actualité quant à des questions de dégradation, mais j’ai été ravie de découvrir ses œuvres exposées, dont le processus créatif m’a agréablement interpellée.

Je crois que j’apprécie quand l’art contemporain fait référence à des œuvres antérieures, en se les appropriant, et ma paresse intellectuelle me fait apprécier de comprendre rapidement le message qu’a voulu véhiculer l’artiste.

Dans le cas présent, Zevs était notamment exposé au travers de plusieurs œuvres de « liquidated logo ». Il s’agissait de reprises de tableaux de maitres, comme par exemple d’Ingres ou du Titien, auxquels le street artist adjoint des logos de grandes marques, comme par exemple le très graphique monogramme Vuitton, qu’il laisse dégouliner, salissant et pervertissant l’œuvre initiale.

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