Quelques jours à Seattle
Non loin de la frontière canadienne, sur la côté Ouest des Etats Unis, Seattle est une ville américaine typique, où j’ai eu l’occasion de résider le temps d’un déplacement professionnel.
Ne perdant jamais une occasion de visiter quelques musées, voici mon tour rapide des endroits culturels de la ville. La ville en elle-même n’est pas dotée d’un charme particulier, si ce n’est son bord d’océan, malgré tout très industriel.
- The Frye Museum
704 Terry Avenue, Seattle
Musée de petite taille, ne comprenant que quelques salles, il présentait quand j’y suis allée une exposition sur le paysage chez les peintres impressionnistes. Si vous êtes habitués des musées européens, vous risquez d’être déçus car même si quelques grands noms sont présentés, leurs œuvres ne sont pas majeures. Certaines des œuvres exposées sont pourtant issues des collections du musée des Beaux-arts de Reims.
La muséologie est simple, voire simpliste.
J’y ai toutefois découvert le travail d’Henri-Joseph Harpignies, ici Temps de soleil à St Privé, peint en 1886, peintre français proche de l’école de Barbizon et ayant majoritairement axé son travail sur le paysage.
Henri-Joseph Harpignies – Temps de soleil à St Privé – 1886
Théodore Rousseau – Le marais – 1842/43
Theodore Rousseau, un des fondateurs de l’école de Barbizon, était également présent, avec par exemple ce « marais » daté de 1842/43.
Le musée exposait également le travail de Ko Kirk Yamahira, artiste local contemporain, lequel travaille sur la déconstruction du canevas, en tirant ses fils ou en en détachant des segments.
Ko Kirk Yamahira – Untitled – 2018
Enfin, le Frye salon est une large pièce regroupant la majorité des tableaux de la collection permanente du musée, fondée par Charles et Emma Frye, couple de collectionneurs aux goûts hétéroclites, à la façon des salons du 19 ème siècle, les murs recouverts du sol au plafond.
Leopold Schmutzler – Here I am – 1910
Julius Scheuerer – Peacock – 1907
- The SAM (Seattle Art Museum)
1300 first avenue – Seattle
http://www.seattleartmuseum.org/
Le plus grand musée de Seattle, et aussi le plus intéressant, malgré un manque de positionnement clair. On y trouve du très récent, du très ancien, des petits départements (une salle parfois) regroupant une collection intéressante d’art africain, des objets cultuels d’art natif américain, de l’art contemporain, de l’art australien aborigène, océanique, etc.
Dans le hall d’entrée nous accueille l’œuvre monumentale de John Grade Middle fork évoquant un arbre plus que centenaire situé aux alentours de Seattle, dénommée aussi la cité émeraude, du fait des nombreux arbres qui la bordent (bon en même temps il pleut tout le temps, donc forcément…)
J’ai beaucoup apprécié les arts dits premiers, amérindiens ou australiens car nous avons peu l’occasion d’en admirer en Europe.
Et quelques grands classiques modernes :
Jean- Michel Basquiat – Untitled – 1982
La collection d’art africain est assez fournie et m’a semblé receler des pièces originales.
Spirit returned from the world of the dead mask – Gabon, Fang
Mon coup de coeur est cette œuvre de Lin Onus, (de son vrai nom William McLintock Onus) artiste aborigène du côté de son père, ayant notamment étudié la peinture à Yokohama, Japon où il a développé cette technique de peinture en transparence.
Lin Onus – Gathering storm – 1993
- The Seattle Space needle
400 Broad Street
Tour héritée de l’exposition universelle de 1962, celle-ci est aisément reconnaissable dans le paysage urbain, du fait de la forme d’ovni de sa plateforme. Elle offre un beau point de vue panoramique sur la ville.
- The Pike Place market
Le long de la baie d’Elliott se tient le Pike Place Market, regroupant une communauté de petits producteurs, d’artisans et de commerçants. On y trouve du très bon poisson frais, des smoothies, des spécialités locales, dans une ambiance joyeuse. Pas d’intérêt culturel ici mais un endroit sympathique pour prendre un lunch sur le pouce en contemplant la jetée.
- The Chihuly garden and glass
305 Harrison Street – Seattle
https://www.chihulygardenandglass.com/
Du nom de son créateur, Dale Chihuly, cet endroit est en réalité une exposition longue durée présentant quelques-unes des pièces les plus exceptionnelles de l’artiste, dans un environnement végétal.
La première partie du musée est en intérieur, et met en scène de façon poétique ou spectaculaire des sculptures de verre de taille monumentale. On peut y admirer toute la maitrise de Chihuly, dans le foisonnement des couleurs, dans la variété des thèmes, dans la construction de ces vases, sphères, animaux, suspensions, etc.
L’artiste américain a fait l’objet de nombreuses expositions à travers le monde, et si vous êtes déjà allés au Victoria & Albert Museum à Londres, vous n’avez pas pu manquer son immense chandelier en verre suspendu dans le hall d’entrée.
La visite se termine dans le jardin où sont disposées des sculptures en verre s’intégrant dans un décor végétal bucolique, tel ce grand sapin factice, dans lequel un colibri cherchait en vain à butiner.