Un long Week-end à Copenhague
Mon but chaque année est de traverser les quatre mois de Novembre à Février sans trop de déprime hivernale. Dès que les jours diminuent au point que je ne vois plus la lumière du soleil, je suis comme en apnée, tentant de sauvegarder mon moral et mon énergie tant bien que mal.
Je n’ai pas a priori d’attirance pour les pays du Nord qui me semblent exacerber tous les facteurs hivernaux, manque de lumière, temps gris et froid, nécessité de multiplier les couches de vêtements. J’ai pourtant décidé de profiter d’un des longs week end que nous offre l’automne pour visiter Copenhague.
La ville n’est pas un pôle artistique réputé mais j’ai largement trouvé de quoi m’occuper.
J’ai adoré :
- La Glyptothèque Carlsberg
Il existe peu de glyptothèques en Europe, ces musées entièrement consacrés à la sculpture et au travail de la pierre. A Paris, nous avons des musées dédiés à des sculpteurs comme le musée Rodin ou le musée Bourdelle.
L’endroit se trouve tout à côté du parc de Tivoli (voir ci-dessous). A l’origine de cette collection se trouve Carl Jacobsen, fils de Jacob Christian Jacobsen. C’est en son honneur que son père nomma sa bière et sa société Carlsberg (berg signifiant colline, pour l’endroit où était située la brasserie).
Grand amateur d’art et donc de sculptures, Carl Jacobsen a beaucoup collectionné tout au long de sa vie.
Le bâtiment, comprenant un très beau jardin d’hiver avec une verrière immense plantée de palmiers et de pièces d’eau, est déjà sublime. Les collections le sont tout autant. Pièces égyptiennes, romaines, étrusques, grecques et françaises contemporaines, ainsi que, lorsque j’y étais, une très belle exposition Sur la route de Palmyre. J’y ai passé plusieurs heures enchantées pendant que dehors la pluie ne cessait de tomber.
- Le parc de Tivoli
Pas vraiment arty, c’est vrai. Pourtant un vrai coup de cœur que ce parc d’attractions au milieu de la ville (en face de la Glyptothèque).
La période était bien choisie puisque j’ai pu bénéficier de tous les décors d’Halloween, et je dois dire que ceux-ci étaient vraiment très bien faits. Citrouilles à volonté, fantômes accrochés aux branches, araignées géantes en peluche, projection d’ombres sur une montagne factice, je m’en suis donnée à cœur joie. Les activités sont assez classiques et il y en a pour tous les goûts mais le déplacement vaut le coup même pour une simple ballade à la tombée de la nuit.
J’ai bien aimé :
- Le Statens Museum for Kunst ou musée des Beaux arts
Musée plus classique mais bien fourni en œuvres d’art des anciennes collections des monarques danois, il couvre une période fort large, depuis les années 1300 à nos jours, avec quelques œuvres d’art français et bien sûr beaucoup d’œuvres d’artistes danois, ce qui finalement est le plus intéressant d’autant que la plupart m’étaient inconnus. On trouve deux salles consacrées à Hammershoi avec des portraits ou des scènes intimes, qui changent un peu de ses scènes d’intérieur, davantage montrées en France.
J’ai particulièrement aimé découvrir le travail de Vilhelm Lundstrom, associé au mouvement cubiste danois.
- Le nouveau port – Nyhavn port
C’est le lieu d’où sont issues toutes les photos que vous avez probablement vues sur les réseaux sociaux. A savoir en effet, une très jolie enfilade de petites maisons de toutes les couleurs se reflétant sur les eaux du port. Une ballade bien agréable à faire de préférence à la tombée de la nuit.
J’aurais pu me passer de :
- Le quartier autogéré de Christiania
Sans doute une curiosité sociologique, mais hormis un peu de street art qu’il nous est recommandé de ne pas prendre en photo, je n’ai pas vu grand intérêt à cet endroit. Si vous cherchez à acheter de la drogue ou des bijoux en forme de feuille de marijuana, en revanche vous êtes au bon endroit.
- Le musée national de Copenhague
Même si celui-ci contient quelques rares chefs d’œuvre comme le char solaire de Trundholm ainsi que des pièces directement liées à l’histoire du pays, et qu’on a rarement l’habitude de voir dans d’autres musées du monde (pierres runiques, objets vikings, etc), la muséographie laisse à désirer et certaines salles donnent clairement le cafard.